Christelle Cubaud, vice-présidente de l’association AF3V

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Sophie POUILLY 11/07/2022 RANDONNÉES

Portrait d’une cycliste, une cyclotouriste, une militante et amie de l’association

Christelle Cubaud a la passion du vélo chevillée au corps. Cette commerçante, qui tient une boutique de thés dans le centre piétonnier de Rouen, n’a de cesse de défendre, protéger, valoriser la pratique du vélo au quotidien. Vice-Présidente de l’Association française pour les véloroutes et les voies vertes (AF3V), Christelle Cubaud participe à la promotion des déplacements doux autour de sa ville. Portrait sensible d’une femme attachante, heureuse et généreuse.

À quel âge avez-vous commencé à pédaler  ?

Comme tous les gamins, j’ai appris à faire du vélo (sans les petites roues  ! ) vers l’âge de 5 ou 6 ans. J’habitais à la campagne, où l’on se déplaçait plus facilement à pied ou sur une bicyclette qu’en voiture. Utiliser mon vélo m’a permis très vite d’être indépendante, de ne pas être obligée de solliciter systématiquement mes parents quand je sortais. Mais j’écoutais leurs conseils et j’évitais les itinéraires trop fréquentés, pour ma sécurité.  

Aujourd’hui, vous continuez à utiliser votre vélo  ?

J’ai toujours conservé un vélo, même lorsque j’habitais à Paris. J’utilisais alors essentiellement les transports en commun pour me déplacer dans la ville, mais je prenais ma bicyclette le week-end et pendant les vacances pour me balader. Sur l’île d’Oléron, c’est mon moyen de déplacement favori  ! Aujourd’hui encore, pour me rendre dans le centre-ville de Rouen où est installée ma boutique, je choisis la marche ou le vélo. Depuis 20 ans, je n’ai plus de voiture. Cela résout plein de problèmes, à commencer par celui du stationnement ; la résidence où est situé mon appartement ne dispose pas de parking. Et quand je pars plusieurs jours pour me reposer, le deux-roues reste présent dans ma vie. J’adore m’installer quelque part et sillonner la région à vélo. Je le loue sur place ou je peux emprunter celui qui est éventuellement disponible dans le logement que j’ai réservé… En vacances, j’aime bien renouer avec le concept de l’itinérance : j’ai fait la Route des vins en Alsace à vélo par exemple, j’ai emprunté la Vélodyssée dans les Landes, un petit bout de la Vélocéane près de la Baule et j’ai même rallié Amiens et la baie de Somme en pédalant.  

Quels sont les endroits où vous préférez pédaler aujourd’hui ?

Je suis chauvine, j’adore ma région ! Par chance, beaucoup de véloroutes sillonnent la Normandie. L’itinéraire de la Seine à vélo passe près de chez moi et même si certains tronçons sont encore provisoires, je ne me lasse pas de l’emprunter. Mais la Vendée, les Landes et le bassin méditerranéen me plaisent beaucoup également. Ce sont des paysages magnifiques à découvrir… à vélo !  

Qu’est-ce qui vous plaît tant, dans le fait de vous déplacer à vélo ?  

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La possibilité justement de découvrir les paysages autrement ; à vélo, on a du temps pour regarder, observer, comprendre ce que l’on a sous les yeux. On peut s’arrêter plus facilement qu’en voiture, et partir se balader à pied… Pour moi, le vélo est synonyme de plaisir, de liberté aussi. On prend le temps de vivre, de savourer l’instant présent. Et pour moi qui suis enfermée toute la journée dans mon magasin, ces heures où je suis dehors, à pédaler au milieu de la nature en respirant à pleins poumons, sont essentielles à mon équilibre et à mon bien-être. Le vélo peut facilement devenir une drogue très douce ! L’essayer, c’est souvent l’adopter pour la vie !

   Vous militez pour le vélo depuis des années, pourquoi  ?

À Rouen, j’ai découvert une association qui prônait la Vélorution, anagramme de révolution, un mouvement international qui encourage la population à se libérer de l’emprise des transports motorisés (et polluants !) en remplaçant les voitures par des vélos. Un jour, j’ai participé à une de leurs réunions. C’était en 2016 et tout s’est enchaîné. En tant que pratiquante et amoureuse du vélo, certaines problématiques m’interpellaient ; le fait, par exemple, que les routes restent dangereuses pour les cyclistes. J’ai rejoint l’AF3V pour faire avancer ce dossier, notamment.  

 Comment travaillez-vous au sein de l’AF3V ?  

J’ai adhéré à l’AF3V en 2019, avant de rejoindre le conseil d’administration en 2021. J’avais envie de m’investir davantage dans l’organisation. J’aime travailler sur les dossiers en cours, soutenir les projets et trouver des solutions aux problèmes posés. L’AF3V est une association qui se démarque des autres. Elle n’est pas exclusive et défend tous les cyclistes, quelles que soient leurs pratiques. Elle valorise le vélo comme un mode de transport à part entière, à utiliser au quotidien ou en mode sportif et loisirs. J’aime bien leur philosophie, qui est aussi leur raison d’être.  

On peut vous rejoindre ?

Comme toute association qui se respecte, nous avons toujours besoin de bras supplémentaires et de bonnes volontés. Le rôle de l’AF3V est important, et ses missions se développent. Par exemple, il existe un besoin affiché et croissant de création de voies vertes et d’aménagements cyclables un peu partout en France, notamment en périphérie des villes et dans les zones rurales. Notre association a une carte à jouer pour que ces projets deviennent réalité. Si ce challenge vous intéresse, n’hésitez pas à nous rejoindre ! 

Avant de se séparer, on évoque une belle actualité qui vous concerne directement : pour partager votre passion pour le vélo, vous venez de publier un livre aux éditions Sutton !

J’ai rédigé un guide sur les balades à réaliser à vélo autour de Rouen ; avec la volonté de mettre en avant des itinéraires pas trop exigeants physiquement et accessibles aux familles. La genèse de cet ouvrage vient du fait que, lorsque je me promène, j’embarque mon appareil photo dans mes sacoches ! J’adore prendre des photos et j’ai l’habitude de les partager sur Facebook. Plusieurs amis m’ont conseillé de les réunir dans un livre. Je les ai écoutés et je suis partie sur l’idée de proposer 15 boucles de 30 à 50 km, sans trop de dénivelés. Ce guide s’adresse à tous ceux qui aiment la ville de Rouen et sa périphérie, les paysages et le très beau patrimoine de la Normandie. Je l’ai conçu comme une invitation au voyage, un moyen de découvrir ce territoire autrement, en pédalant.

Le 2 octobre prochain, je serai présente au premier Salon du livre normand qui se tiendra à Bonsecours. Je serai heureuse d’y rencontrer mes lecteurs, et les passionnés de balades en vélo. Nous sommes nombreux !  

Interview de Caroline Segoni.

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